Les jardiniers coopérateurs vont vous parler des divers lieux d’approvisionnement des végétaux, de la normalisation de ceux-ci, ainsi que de leurs techniques de stockage.
LIEUX D’ACHAT
Pour réaliser ses chantiers en végétaux, un entrepreneur paysagiste peut s’approvisionner sur différents points de vente :
- dans des pépinières locales ou d’autres régions de France. Certaines pépinières sont spécialisées dans des productions particulières : plantes de terre de bruyère, espèces fruitières, rosiers, jeunes plants pour reboisement, …
- dans des pépinières à l’étranger : dans notre région, un grand nombre de paysagistes s’approvisionnent en Espagne et en Italie pour l’achat de gros sujets et en particulier d’oliviers, de palmiers et d’agrumes.
- dans des jardineries régionales (Truffaut – Botanic – Jardiland – Baobab) pour les achats d’appoint.
- sur des marchés horticoles (exemple : Carpentras dans le sud-est).
- chez des horticulteurs régionaux pour toutes les plantes à massif à renouvellement saisonnier (annuelles, bisannuelles mais aussi les plantes utilisées en potée et en suspension) qui les produisent sous serre ou tunnel.
- chez un producteur de plantes aquatiques.
- chez un bulbiculteur.
Remarque : certains entrepreneurs de jardins espaces verts possèdent aussi leur propre pépinière ce qui permet en partie d’assurer l’approvisionnement de leurs chantiers.
CRITÈRES DE CHOIX D’UNE PLANTE
A la réception d’une commande de végétaux, deux types de contrôles doivent être effectués :
CONTRÔLE QUANTITATIF
La livraison doit être conforme à la commande (nombre d’unités, taille, forme, espèces prévues). Dès la réception du bon de commande, indiquez la mention « sous réserve ». C’est une possibilité pour l’acquéreur de se retourner contre le fournisseur dans le cas où le lot de plantes n’est pas conforme.
CONTRÔLE QUALITATIF
Sous peine de se voir refuser certaines plantes par le client, il est indispensable de procéder à un contrôle qualitatif de la commande de végétaux.
Une plante dite de qualité doit d’abord être saine au niveau des feuilles, des tiges et des racines (absence de maladies cryptogamiques, d’insectes, d’acariens, de nématodes, de bactéries, de virus, de carences et de chloroses).
Au niveau des racines :
- les racines doivent être suffisamment longues, bien orientées et ne doivent pas comporter trop de blessures pour les végétaux cultivés et arrachés à racines nues dans les pépinières de pleine terre.
- le système racinaire doit comporter de nombreuses petites radicelles appelées chevelus. Ces derniers sont importants pour la reprise des végétaux.
- l’extrémité des racines doit être bien nacrée. C’est le signe que les végétaux n’ont pas été arrachés depuis trop longtemps.
- vérifiez l’état des racines à l’intérieur des conteneurs, absence de chignons. C’est le signe que la plante est restée trop longtemps en production dans un conteneur de même litrage sans avoir été rempotée.
- le végétal ne doit pas faire l’objet d’un rempotage récent.
Au niveau du tronc et des branches :
- pas de double flèche chez les conifères.
- pas de blessures importantes sur le tronc et les branches charpentières.
- vérifiez le point de greffe (absence de décollement, d’affranchissement de greffe pour les végétaux greffés en pied ou en tête).
- des ramifications ou des branches charpentières (couronne) biens réparties.
- un tronc bien droit en particulier pour les arbres utilisés en alignement.
- absence de bois mort, de chicot.
- des bourgeons terminaux en bon état.
Au niveau du feuillage :
- feuillage bien vert et dense pour les arbres, arbustes persistants et les conifères.
- l’extrémité doit montrer des signes de croissance. En général, les jeunes pousses sont d’une couleur plus claire et luisante.
DIFFÉRENTS MODES DE CONDITIONNEMENT
NORMALISATION DES VÉGÉTAUX
STOCKAGE DES VÉGÉTAUX A L’ENTREPRISE
Les commandes de végétaux ne sont pas immédiatement écoulées sur les chantiers. Elles passent donc par une phase transitoire de stockage à l’entreprise (mise en jauge).
Remarque : ne jamais laisser en jauge des végétaux sur les chantiers (vols, vandalisme).
Pour les végétaux conditionnés à racines nues :
Pour éviter le dessèchement des racines qui pourrait compromettre la reprise, mettre les végétaux en jauge.
Dans certaines entreprises de jardins espaces verts, dans les jardineries et les pépinières, il existe une aire de mise en jauge (aire sablée).
Dans le cas inverse, ouvrir une tranchée suffisamment importante, serrer les végétaux les uns contre les autres afin de perdre le moins de place possible, recouvrir les racines et arroser pour favoriser la pénétration de la terre entre ces dernières.
Les végétaux peuvent être placés debout à condition que l’aire de mise en jauge soit située dans un endroit abrité du vent. (solution idéale : végétaux plus faciles à prendre, gain de place). Sinon couchez les végétaux dans la jauge en orientant la tête vers le nord pour éviter des variations importantes de températures.
Il est également possible de pailler et de bâcher les végétaux à racines nues à condition qu’ils soient rapidement plantés sur les chantiers.
Pour les végétaux conditionnés en conteneur et en motte :
Les regrouper, les arroser. En hiver, les stocker sous abri (tunnel, serre, hangar).
Remarque : lorsqu’il s’agit de commandes importantes, fractionner les lots de végétaux par chantiers pour une meilleure organisation.