Nouvel article de notre saga sur l’Histoire des Jardins ! Après avoir passé en revue les jardins paysagers avant 1850, les Professionnels des Espaces verts poursuivent le sujet en abordant cette fois : les Jardins Paysagers de 1850 à 1910.
Les Jardins paysagers de 1850 à 1910
A cette époque, l’évolution industrielle, l’évolution de la société et le développement des grandes villes entrainent la création de nouveaux jardins dans de nombreux pays européens.
En Angleterre, on crée de nombreux parcs paysagers : Hyde Park, Green Park, Saint-James Park et Regent’s Park à Londres et Sefton Park à Liverpool.
En France, sous le règne de l’Empereur Napoléon III (1808-1873) et sous la direction du Baron Georges Haussmann (1809-1873), les espaces verts de la Ville de Paris vont se développer. A cette période, on réalise des plantations d’alignement le long des voies. La construction d’immeubles est importante et dans chaque quartier, on créé des jardins libres d’accès appelés squares.
Le Baron Haussmann nomme l’ingénieur Adolphe Alphand (1817-1891) pour diriger les travaux d’aménagements des différents parcs de la capitale et notamment : le Bois de Vincennes en 1861 (mise en chantier réalisée par le jardinier en chef de la ville de Paris Barillet-Deschamps), les parcs des Buttes Chaumont en 1867 et de Montsouris en 1878. Le Bois de Boulogne sera confié à l’architecte Varé en 1852.
Les espaces verts se développent également dans les grandes villes de province et notamment :
- À Lyon, avec l’aménagement du Parc de la Tête d’Or entre 1856 et 1862 par les Frères Bühler, Denis (1811-1890) et Eugène (1822-1907).
- À Bordeaux, avec la création du Parc Bordelais par Eugène Bühler en 1885.
Durant cette époque, l’architecture des jardins continue à évoluer et apporte des nouveautés :
- apparition des massifs de mosaïculture en 1860.
- création de rocailles (1ère rocaille créée à Kew Garden en 1882).
- création de grandes serres à l’architecture très recherchée abritant des plantes.
A cette période, on assiste également à la naissance des premiers jardins ouvriers.
A partir de 1880, Edouard André fait évoluer ces aménagements vers un style mixte ou composite (mélange de style paysager et géométrique). Il écrit «c’est de l’union intime de l’art et de la nature, de l’architecture et du paysage que naîtront les meilleures compositions de jardins». La proximité des bâtiments est traitée de façon géométrique, le reste du jardin est plus libre et paysager. Jules Vacherot (1862-1925), jardinier en chef de la Ville de Paris, sera également un des artisans du style composite ou mixte. Il travaillera en particulier sur les jardins des Champs Elysées, de la Tour Eiffel et du Trocadéro.
En France, à cette période, sur la Côte d’Azur, de nombreuses villas appartenant à de riches familles étrangères sont construites sur le rivage ou à flanc de colline. Des jardins paysagers ou composites accompagnent ces demeures.
Exemples de jardins :
– Villa Les Cèdres à Saint Jean Cap Ferrat en 1850.
– Villa Thuret à Antibes en 1855.
– Villa Les Palmiers à Nice en 1879.
– Villa Maria Serena à Menton en 1893.
De 1880 à 1900, à Paris, les architectes paysagistes comme Edouard André, Henri Duchêne (1841-1902) et son fils Achille (1866-1947) dessinent les jardins composites où la partie paysagère domine.
Exemple d’aménagement de style composite : Jardin du Marais à Paris en 1900.