L’analyse du sol et de son pH (potentiel Hydrogène) peut être une étape importante pour savoir quoi planter dans votre jardin. Certaines plantes se plairont facilement dans un sol plutôt acide, et d’autres, dans un sol basique ou alcalin. Les Jardiniers Paysagistes vous aident à comprendre la nature de votre sol pour faire les bons choix de culture.
Définition
En chimie, l’acidité d’une solution dépend de sa concentration en ions H+. On exprime cette concentration par le pH.
Le pH de l’eau pure est égal à 7. Les solutions dont le pH est supérieur à 7 sont basiques ou alcalines. Les solutions dont le pH est inférieur à 7 sont dites acides.
Il existe deux sortes de pH : Le pH eau et le pH kcl
Kcl = Chlorure de potassium
- Le pH eau : C’est le pH d’une solution obtenue par mélange de terre avec 2.5 fois sa masse d’eau pure.
- Le pH Kcl : L’eau pure est remplacée par une solution de Kcl. Les ions K+ remplace les ions H+, qui sont libérés dans la solution. Le pH Kcl est toujours inférieur au PH eau, de 0,5 à 1,5 unités. Plus la différence est importante, plus le sol dispose d’une acidité de réserve, plus il pourra s’acidifier facilement.
La mesure de pH peut se faire par des bandelettes colorées ou bien des pH-mètres.
MESURE pH eau |
Etat du sol |
< à 5 |
Fortement acide |
Entre 5 et 6 |
Acide |
Entre 6 et 6.6 |
Faiblement acide |
Entre 6.6 et 7.4 |
Neutre |
Entre 7.4 et 7.8 |
Légèrement alcalin |
> à 7.8 |
Alcalin |
Les facteurs de variations du pH
La production d’H+
Le CO² et l’eau réagissent ensemble et libèrent des ions H+. Durant le printemps, la production de CO² augmente dû à la reprise de la végétation. Le pH peut diminuer alors de 0,5 unité.
Une mauvaise décomposition de l’humus crée de l’acide humique qui acidifie le sol de manière significative.
Les pertes de cations
Les périodes hivernales (lixiviation) représentent les principales pertes en ions (surtout en calcium). C’est la principale cause d’acidification des sols naturels.
Le sol, milieu tampon
Malgré tous ses facteurs de variation, le pH du sol varie très peu car la présence d’ions dans le sol amortit les variations et le CAH (complexe argilo-humique) génère des transferts d’ions qui amortissent aussi ces variations.
Conséquences du pH sur le sol
La solubilité des éléments minéraux dépend du pH. Ces éléments ont leur optimum de solubilité lorsque le pH est de 6 à 6,5. Ainsi, la nutrition minérale des plantes dans un sol faiblement acide est facile.
L’eau dans le sol
L’état de l’eau dans le sol
L’eau du sol peut se trouver sous 3 états :
- L’eau de saturation ou de gravité : elle correspond à l’eau qui ne sera pas retenue par le sol, elle va ruisseler pour s’évacuer (excédant d’eau).
- L’eau utilisable par les plantes : elle est retenue par le sol et constitue la réserve utile pour la plante. Cette réserve se coupe en deux parties.
30 % sert à l’alimentation de la plante, l’eau est mobile dans le sol : c’est la RFU (réserve facilement utilisable).
15% qui représentent l’eau peu mobile difficilement utilisable par les plantes.
- L’eau inutilisable par les plantes : représente 55%, elle est retenue très fortement par le sol et même la force de succion des plantes n’arrive pas à l’extraire.
On peut schématiser l’état de l’eau dans le sol en utilisant une éponge.
- Si on y verse de l’eau, elle va pouvoir en stocker jusqu’à sa capacité de rétention.
- si on rajoute encore de l’eau, cette eau va couler sous l’éponge. Elle représente l’eau de gravité (ou de saturation).
- Lorsque l’on presse l’éponge quand elle est gorgée d’eau, celle-ci est facile à extraire, mais au fur et à mesure il est de plus en plus difficile de l’extraire alors qu’il en reste dans l’éponge. Cette eau correspond à l’eau inutilisable par les plantes.
Les mouvements de l’eau dans le sol
Cheminement de l’eau |
Nom |
Effet(s) |
Vers le bas |
Percolation |
Ressuyage. Drainage. Lessivage (appauvrissement). |
Vers le haut |
Diffusion capillaire |
Alimentation estivale des plantes. Remontés des minéraux. |
Latéralement |
Diffusion latérale |
Possibilité d’irrigation à la raie. Répartition des minéraux après épandage d’engrais dans l’interligne. |
Les trois forces auxquelles l’eau est soumise
Quand la force d’attraction entre les molécules d’eau et les éléments solides du sol est plus faible que la pesanteur, l’eau s’écoule par gravité.
Quand la force d’attraction et la pesanteur sont égales, le point de ressuyage est atteint. L’eau peut donc être utilisée par les plantes tant que la force de succion des plantes est supérieure à la force d’attraction sol/eau.
Quand la force d’attraction sol/eau est supérieure à la force de succion des plantes, les végétaux ne peuvent plus s’alimenter en eau et le point de flétrissement est atteint.
Besoins en eau
Pourquoi sont-ils si importants ?
L’eau représente entre 75 et 90% du poids d’un végétal, de plus l’eau permet à la plante d’absorber les éléments minéraux indispensables à son développement, à cela vient s’ajouter l’eau évaporée par le sol.
L’évapotranspiration potentielle : ETP
C’est l’ensemble de l’eau transpirée par la plante et de l’eau évaporée par le sol, ceci pour une culture en pleine croissance et un sol bien pourvu en eau.
L’ETP est mesuré par les centres météorologiques. Il se mesure en mm (on tient compte aussi des températures moyennes mensuelles et de la radiation solaire).
Quelles sont les besoins en eau d’une culture ?
On peut effectuer un bilan hydrique :
Apport d’eau |
Pertes d’eau |
Pluies Grêle Neige |
ETP |
La différence entre les apports d’eau et les pertes indiquera s’il est utile d’irriguer pour équilibrer le bilan hydrique.
Comment limiter les besoins en eau ?
En limitant l’évaporation : |
Travail superficiel du sol (binage=2 arrosages) |
Couverture de sol (paillage, mulch) |
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Protection contre le vent |
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Désherbage des adventices (consomment inutilement de l’eau) |
En augmentant la profondeur d’enracinement |
Labour |
Sous-solage |