Les bons jardiniers nous amènent à la découverte du jardin Serre de la Madone, site historique qui a progressivement pris de l’ampleur grâce au jardinage régulier de Johnston Lawrence qui le créa en 1924, jusqu’à être officiellement classé parmi les « Jardins Remarquables ».
Situé à Menton, ce monument est unique notamment grâce à l’originalité de ses plantes méditerranéennes, la richesse de son jardin, et la sérénité de son environnement.
Valeur historique de la serre de la madone
Johnston Lawrence, citoyen américain qui fut nationalisé anglais par la suite, eut tout d’abord l’idée de créer un jardin à Hidcote Manor, suite à un morceau de terre que sa mère lui consacra.
Toutefois, le climat l’obligeait à restreindre les espèces qu’il plantait. Ainsi, après la première guerre mondiale, il se tourna vers la Côte d’Azur, près de Menton. Il entreprit d’acheter un morceau de terre d’environ dix hectares, s’étendant sur la pente de la vallée de Gorbio.
Le projet des serres de la madone voit le jour
Ce fut de nouveau grâce à sa mère qu’il fit la connaissance de la ville, où celle-ci passait l’hiver. C’est d’ailleurs sur cette terre qu’il se consacra pleinement au jardinage des espèces végétales provenant de pays chauds, comme la Chine et l’Afrique du Sud.
Autour de sa vieille ferme, il débuta les travaux en se basant sur une architecture similaire à celle du jardin de Hidcote Manor. Un travail régulier qui dura jusqu’à sa mort, durant lequel il prit soin d’ajouter des essences nobles à ses plantations, de juxtaposer les différents espaces fermés pour créer des chambres vertes, de stocker l’eau des pluies grâce à l’emploi de citernes, et enfin, d’ajouter à son décor une multitude de bassins, de fontaines, et de statues.
Hormis le jardinage dans ce lieu, trois préoccupations majeures hantaient Johnston pour perfectionner le monument : capter les sources d’eau pour l’arrosage des plantes et le remplissage des fontaines, consolider les terrasses. Il a enfin protéger ce lieu grâce aux pins et aux cyprès.
Après sa mort en 1958, le jardin fut attribué à plusieurs propriétaires se succédant l’un à la suite de l’autre. Ce n’est qu’en 1990 que sa valeur fut reconnue mondialement, par son classement en tant que monument historique. Le Conservatoire du Littoral s’en empara par la suite, et c’est ainsi que ce monument put être restauré comme il se doit.
Valeur Esthétique
Ce jardin est un lieu de diversité et de richesse abondante. Il constitue une véritable rencontre entre la Méditerranée qui est à l’origine du 2/3 de la forêt, et des pays tropicaux d’où proviennent le reste des plantations.
Un bouquet botanique très diversifié, tout en étant harmonieux, constitué de fougères autochtones, Oxalis à fleurs roses de provenance directe d’Afrique du Sud, Trachelium, nénuphars, et j’en passe. Autant dire que cette flore variée attire une faune tout aussi riche. En effet, la vie animale se multiplie dans ce monument, que ce soit dans les airs où rayonnent les oiseaux, les papillons et les libellules, où dans les eaux que se partagent les crapauds, les poissons rouges et les grenouilles.
La présence humaine n’y manque jamais. Les touristes se grouillent et se succèdent à tout moment de la journée pour accéder à ce monument charmant. Alors que certains s’y rendent pour ajouter le jardin Serre de la Madone à leurs connaissances touristiques, d’autres y trouvent un vrai délice et visitent le site régulièrement pour profiter du calme ou encore effectuer une marche matinale.
Historique et esthétique, le jardin Serre de la Madone permet à ses visiteurs non seulement de retourner un siècle en avant, mais aussi de voir les merveilles de la nature réunies dans un seul et même endroit.