La rotation des cultures au potager
Suivons les conseils des jardiniers expérimentés, et explorons une technique simple et classique : La rotation des cultures au potager. Tout le monde connaît la fameuse injonction de Voltaire : « Cultivons notre jardin ». La formule est surtout symbolique, certes, mais prenons-là dans son sens propre, car jardiner rend heureux littéralement pour peu qu’on en maîtrise les tenants et les aboutissants.
Les problèmes du jardinier au jardin potager
Tout amateur jardinier se trouve confronté très vite à une première difficulté: les parasites. Limaces, teignes ou pucerons, vos récoltes feront l’objet des assauts dévastateurs de nuisibles. Quelle déception de voir ses semis rongés avant même de commencer leur croissance ! C’est pourtant bien d’un jardinage bio sans produit chimique que vous rêviez! Le second écueil consiste à obtenir un sol pauvre et sec que l’on a bêché et retourné de façon excessive. S’il est bon de mettre du coeur à l’ouvrage, rien ne sert d’épuiser le sol.
Rotation de rotare, mouvoir en rond.
Les jardiniers avertis ont imaginé une technique qui apporte une solution à ces problèmes fondamentaux. Il s’agit de la rotation des cultures, et ce n’est pas nouveau. Le concept a fait son apparition dès le XVIIIème siècle en Europe et sa pratique est même encore plus ancienne au Moyen Orient. On a parlé jadis de jachère ou d’assolement. Aujourd’hui, on assiste à un retour en force de cette technique dans la mouvance écologique. Son fonctionnement est simple: varier le type de culture d’une année sur l’autre, et faire tourner les différents types de légumes.
Organiser son potager
La règle numéro un consiste à aménager son jardin en parcelles bien délimitées qui seront cultivées indépendamment les unes des autres. Qu’il soit de petite surface ou bien beaucoup plus vaste, le potager sera divisé en cinq parties. On peut en dresser le plan sur papier. Pour un petit potager, il est recommandé d’opter pour une division en carrés. A plus grande échelle, on peut organiser les espaces en rangs classiques.
Choisir ses cultures
Dans un second temps, on établit la liste des légumes que l’on souhaite faire pousser en les répartissant en cinq catégories :
- Les légumes fruits comme des plants de tomates, des aubergines, des courgettes, des concombres, ou encore des melons.
- Les légumes racines, ce sont les carottes, les radis, le panais, la pomme de terre ou le topinambour.
- Les légumes feuilles, citons les choux, les salades, les poireaux.
- Les légumes graines, par exemple les fèves, les haricots.
- Les légumes vivaces comme les asperges et les épinards.
Chacun des sols sera préparé en fonction des légumes qu’il accueillera. Il faudra prévoir une terre riche pour les légumes fruits, et un apport en azote pour les légumes feuilles.
Mettre en œuvre la rotation
D’une année sur l’autre, on changera les légumes de parcelle, dans un mouvement de rotation, excepté pour la catégorie cinq des vivaces que l’on nomme aussi « légumes perpétuels » car ils peuvent rester plusieurs années à la même place.
En appliquant les consignes de nos savants jardiniers, le travail du sol se trouve considérablement allégé, pour le plus grand bonheur du jardinier, puisqu’il se régénère naturellement au fil du renouvellement des cultures. Une fois rompu à la technique de rotation des cultures notre jardinier devenu expert pourra alors énoncer avec pleine confiance comme Voltaire «Je sème un grain qui pourra produire un jour une moisson.»