Les Oligo-éléments et éléments secondaires jouent un rôle important pour la croissance des plantes. Aussi, avec l’aide des Professionnels des Jardins, apprenez à comprendre la fonction de chacun de ses éléments et leurs bénéfices pour vos végétaux, ainsi vous pourrez y apporter les corrections nécessaires à la bonne santé de vos cultures.
Les éléments secondaires et Oligo-éléments
Les éléments secondaires
Le soufre – S
Jusqu’au début des années quatre-vingt-dix, les disponibilités en soufre du sol n’ont pas été l’objet de préoccupations importantes en raison notamment des apports de soufre atmosphérique. La forte réduction des retombées de soufre grâce à la lutte contre la pollution atmosphérique ont conduit à une diminution des apports en soufre à la plante.
Relativement rares il y a vingt ans, des carences apparaissent aujourd’hui quand les agriculteurs ne compensent pas ce manque de disponibilité en soufre.
Le soufre est un élément constitutif de beaucoup de protéines et entre dans la composition de 3 acides aminés essentiels.
Certaines espèces ont d’importants besoins en cet élément (par exemple les légumineuses comme les haricots, pois, lentilles, les crucifères comme le choux ou le colza, ou les alliacées comme l’ail, l’oignon, le poireau…). Les carences se traduisent, par exemple, par une réduction du nombre d’épis sur céréales et une diminution du nombre de siliques pleines pour le colza.
Dans le sol, le soufre se trouve à l’état minéral et organique. La richesse globale d’un sol en soufre ne renseigne que très peu sur sa disponibilité pour la nutrition de la plante. La plante ne l’absorbe que sous la forme minérale et le soufre suit un cycle semblable à celui de l’azote : minéralisation, réorganisation et lessivage possible au cours de l’hiver…
En quinze ans, le soufre provenant des engrais minéraux est passé de 435.000 tonnes de SO3 pour la campagne 1982-83 à 573.000 tonnes de SO3 pour la campagne 2007-08 soit une augmentation de près de 30%. Les principaux engrais minéraux soufrés sont les ammonitrates soufrés, le sulfate d’ammonium, les superphosphates, le sulfate de potassium et certains engrais composés.
Le magnésium – Mg
Le magnésium est connu pour les effets bénéfiques qu’il exerce sur la qualité des produits récoltés, mais aussi sur la santé des hommes et des animaux car il agit sur l’influx nerveux.
Le rôle du magnésium est très important dans la plupart des fonctions vitales de la plante. La chlorophylle est riche en magnésium et un manque de cet élément secondaire affecte l’activité photosynthétique de la plante et conséquemment, le rendement et la qualité des produits.
Les réserves globales du sol en magnésium sont relativement importantes sous des formes très peu solubles. Ce qui compte pour l’agriculture, c’est la magnésie assimilable par les plantes.
L’absorption du magnésium est fonction, non seulement de la richesse de cet élément dans la solution du sol. Mais aussi de la présence d’autres cations dont l’abondance peut créer une concurrence importante vis à vis de la demande de la plante. Une bonne teneur de la matière sèche des fourrages et des herbages en magnésium évite les problèmes de tétanie chez les bovins allaitants.
Les pertes du sol en magnésie (exportation par les récoltes et les animaux, lessivage) peuvent être compensées par des apports de fumiers, des engrais et des amendements contenant de la magnésie.
Les cultures sont plus ou moins sensibles aux carences en magnésie et l’agriculteur devra par des analyses du sol et des plantes prévoir ces apports en fonction des besoins.
Le calcium – Ca
Le calcium intervient sur l’alimentation des plantes mais il agit surtout sur les propriétés physiques du sol : stabilité structurale, dynamique de l’eau…
Il est exceptionnel que le sol n’assure pas une alimentation calcique convenable à la plante, car il contient toujours des quantités suffisantes pour assurer leurs besoins alimentaires, compris entre 25 et 100 kg de CaO par hectare.
Le calcium est un élément essentiel pour la construction des parois cellulaires. Il contribue à une bonne conservation des fruits en particulier.
En revanche, le maintien ou l’amélioration des propriétés physiques des sols est primordial pour que s’exprime le potentiel de productivité, en particulier lors de l’implantation des cultures. Dans les deux cas, le calcium nécessaire est apporté par les amendements minéraux basiques.
Une terre en état de bonne productivité doit avoir un pH compris entre 6 et 7 selon les systèmes de cultures et les types de sol. Pour entretenir le pH, il faut compenser les pertes en base qui sont de l’ordre de 200 à 300 kg équivalents CaO ou valeur neutralisante par hectare et par an.
Le caractère acidifiant des éléments fertilisants, voire des effluents d’élevage peut faire augmenter ces quantités, de même que des précipitations importantes.
Les Oligo-éléments
Les oligo-éléments sont absorbés en très faibles quantités, de l’ordre de quelques grammes à quelques centaines de grammes par hectare.
En agriculture, on compte généralement six principaux oligo-éléments :
- Le Fer
- le Manganèse
- le Zinc
- le Bore
- le Cuivre
- le Molybdène
- Certains spécialistes rajoutent le Cobalt et le Sélénium à cette liste.
Le rôle des oligo-éléments est primordial dans les réactions d’oxydo-réduction du système enzymatique des plantes (photosynthèse, fixation de l’azote, réduction des nitrates dans la plante, etc.).
Les teneurs des sols pour les oligo-éléments dépendent essentiellement des teneurs des roches mères ; cependant, ces teneurs globales ne sont pas représentatives des quantités réellement disponibles pour la plante. La matière organique ainsi que le pH jouent un rôle important dans la disponibilité de ces éléments.
L’absorption des oligo-éléments est très influencée par les interrelations avec les autres éléments nutritifs mais aussi avec les autres oligo-éléments. Les espèces ont des exigences différentes et, au sein même d’une espèce, elles varient en fonction des variétés.
Les quantités nécessaires à la croissance des plantes étant très faibles, les seuils de toxicité sont très proches des seuils de carence et l’agriculteur doit raisonner ses apports en oligo-éléments.
La diversité des teneurs des sols en oligo-éléments, même au sein d’une parcelle, explique l’importance de l’analyse de la plante et surtout la connaissance des symptômes de déficience. Ces derniers étant relativement difficiles à diagnostiquer de façon précoce.
Les apports en oligo-éléments et les corrections des carences en oligo-éléments se feront en fonction des exigences de l’espèce concernée, de la disponibilité de l’élément dans le sol. Ils dépendront également de la forme du produit utilisé (organique, minérale, chélatée…) et du mode d’apport (au sol ou en foliaire).