La bouillie bordelaise est un fongicide bien connu des jardiniers. Puissante contre certaines maladies (mildiou, cloque du pêcher, tavelure, etc.), elle est néanmoins de plus en plus déconsidérée par les professionnels. Avec les précieux conseils des pros du jardin, découvrez les tenants et les aboutissants du débat sur la toxicité de la bouillie bordelaise.
Un traitement très courant
La bouillie bordelaise est un traitement à base de sulfate de cuivre et de chaux. Sa solution sous forme de poudre bleue se dilue dans l’eau pour ensuite être vaporisée sur le végétal. Son objectif est de lutter contre les maladies provoquées par les champignons et certaines attaques liées aux bactéries comme la bactériose. La couleur bleue que vous avez peut-être remarquée dans un verger, sur les arbres ou sur les feuilles de vigne, c’est celle du sulfate de cuivre.
Cependant, sa présence bien qu’admise dans la culture biologique, suscite des interrogations. Le taux de cuivre (à hauteur de 20 %) que le traitement contient est toxique. Moins nocif que les traitements de synthèse, mais toxique quand même. Naturelle ou biologique, la bouillie bordelaise est un traitement nocif. D’ailleurs, son usage a même été remis en cause il y a plusieurs d’années en France. Mais le projet fut rapidement abandonné par les pouvoirs publics.
Le traitement à la bouillie bordelaise est interdit dans certains pays d’Europe à l’image de la Belgique.
Toxicité de la Bouillie bordelaise : Pollution du sol et de l’eau
En faible quantité le cuivre un oligo-élément nécessaire et vital à un écosystème. A une dose plus importante, le cuivre est toxique pour l’environnement. En effet, ce composé est un traitement qui ne peut être détruit par les micro-organismes. Autrement dit, le cuivre s’amasse dans le sol et dans l’eau par ruissellement dans les rivières.
Un traitement régulier et massif, pendant plusieurs années, concentre sur une même terre viticole (ou agricole) des teneurs toxiques en cuivre significatives. Une pollution incontestable pour la culture industrielle et domestique.
Toxicité de la Bouillie bordelaise pour l’écosystème
La bouillie bordelaise, et plus particulièrement le cuivre qu’elle contient, ne fait aucune distinction entre un champignon destructeur et un champignon bienfaisant.
L’excès de cuivre qui s’entasse dans le sol met à mal l’essor des mycorhizes, un champignon se nourrissant de la symbiose racinaire du végétal. Sans oublier les autres champignons invisibles qui prennent part activement à la fertilité d’un sol et à sa décomposition organique. L’humus en est le plus illustre exemple.
Le cuivre est également mauvais pour la faune. Les oiseaux, les insectes, les vers de terre et toute la faune aquatique participent, malgré eux, à la propagation du cuivre. La flore également n’est pas épargnée par ce phénomène. Les algues sont elles aussi contaminées. Plantes qui contribuent activement à la chaîne alimentaire et à l’oxygénation des eaux. La vitalité de sa constitution est fondamentale à l’équilibre de l’écosystème aquatique.
Et pour finir, le cuivre est toxique pour l’être humain. Nocif par inhalation de la poudre, par le toucher et par absorption en raison des résidus présents sur les fruits. Bien évidemment, il serait absurde d’inonder de bouillie bordelaise les grappes de raisins ou les pieds de tomates avant de les ramasser. Mais la quantité de matières restantes n’est pas à négliger. En particulier si elles sont ajoutées à d’autres éléments contaminés par le cuivre, à l’exemple de l’eau du robinet.
La bouillie est à utiliser avec modération et en matière de jardinage, il existe des alternatives naturelles à son emploi. Par exemple, le purin d’ail et de laurier pour un résultat garanti sur des végétaux déjà endommagés. La bouillie bordelaise n’est pas la seule solution aux traitements de vos cultures.