Vous êtes beaucoup à vous intéresser de près ou de loin à des méthodes bios et écolos de culture et de jardinage. Pour beaucoup d’entre vous, les notions abordées dans cet articles seront certainement des redites. Mais à votre demande, les jardiniers experts vont vous présenter les avantages et les inconvénients que proposent la culture d’un potager sur butte. En plus d’être ergonomique et pratique ce mode de culture permet de reconstituer un sol fertile sans perturber la terre et sans la travailler.
Un potager sur butte : une notion de “permaculture” issue des expériences d’agriculture de Fukuoka.
Bien entendu la mise en place de ce mode de culture est difficile à transposer dans nos jardins ou notre agriculture. Il ne s’agit pas d’en faire l’apologie mais juste de partager une connaissance, une notion qui revient de plus en plus au goût du jour.
Tout d’abord le terme “permaculture” vient de la contraction anglaise de “permanent agriculture”. La philosophie de la permaculture vise à travailler avec la nature et non contre elle. Cette conception s’appuie sur l’observation de la nature et le respect des écosystèmes. Elle s’appuie aussi sur la coopération entre l’homme et ses animaux domestiques notamment ses volailles.
Qu’est-ce qu’un potager sur Butte ?
Un potager sur butte ou en hauteur ou potager surélevé, est une parcelle cultivée au-dessus du niveau du sol naturel. Ce principe en permaculture se décline en différentes techniques, de la plus simple à la plus sophistiquée.
Sous la couche de terre, il est d’usage de mettre les déchets végétaux (bûches, taillis, copeaux et feuilles mortes) recouverts de terre. La décomposition de la matière organique procure l’apport des éléments nutritifs indispensables aux légumes pour pousser et produire abondamment. La plantation peut s’effectuer dès le mois de février dans une terre riche et souple.
Ces techniques permettent de récolter durant de long mois jusqu’en décembre et est permise grâce à l’apport nutritif directement des racines mais aussi à la chaleur dégagée par le processus de décomposition qui réchauffe naturellement le sol et boost les cultures.
Avantages d’un potager sur butte
Un potager sur butte à de nombreux avantages :
Un travail moins fastidieux
Grands nombres de jardiniers se plaignent de leurs problèmes de dos, de genoux à cause des positions demandées par le jardinage. L’ergonomie d’un potager sur butte est largement favorisée rendant le travail moins fatiguant.
Un potager accessible par tous
Un potager en hauteur rend possible à des enfants ou des personnes à mobilités réduites de profiter des joies du jardinage.
Une meilleure productivité
- Moins de tassement du sol ou effet de battance.
- Moins de travail du sol.
- Moins Désherbage.
- Meilleur enracinement des plantations.
- Meilleur drainage.
- Meilleur réchauffement des sols.
- Meilleur rendement.
Les limites du potager sur butte
Une installation pas si facile
C’est un travail physique de monter un potager sur butte. Cela nécessite de déplacer beaucoup de terre. La fabrication de la structure nécessite une bonne connaissance en bricolage, si ce n’est pas votre cas, optez pour des kits vendus en jardinerie. Il faut bien choisir l’emplacement dès le départ car pour le déplacer une fois rempli ce n’est pas une mince affaire !
Contraintes de cultures
Le substrat d’un potager sur butte a tendance à se dessécher en surface, il faudra veiller sur l’arrosage. De plus, certaines plantes ont besoins de beaucoup d’espace comme les courges par exemple, ou la butte devra être suffisamment spacieuse pour ce genre de culture.
Les quatre grands principes de la permaculture
De Masanobu Fukuoka – extrait de “La révolution d’un seul brin de paille”
1er principe
Le premier principe est de « ne pas cultiver », c’est-à-dire ne pas labourer ou retourner la terre.
Pendant des siècles les agriculteurs ont tenu pour établi que la charrue était essentielle pour faire venir des récoltes. Cependant, ne pas cultiver est le fondement de l’agriculture sauvage. La terre se cultive elle-même, naturellement, par la pénétration des racines des plantes et l’activité des microorganismes, des petits animaux et des vers de terre.
2ème principe
Le second est « pas de fertilisant chimique ou de compost préparé ». M. Fukuoka fait pousser une légumineuse en couverture du sol, le trèfle blanc, remet la paille battue sur les champs et ajoute un peu de fumier de volaille (à la suite de la construction d’une route entre son poulailler et ses champs, ses volailles ne pouvaient plus se balader dans ses cultures. Il a été contraint à cet apport.
Les hommes brutalisent la nature et malgré leurs efforts ils ne peuvent pas guérir les blessures qu’ils causent. Leurs pratiques agricoles insouciantes vident le sol de ses aliments essentiels et l’épuisement annuel de la terre en est la conséquence. Laissé à lui-même, le sol entretient naturellement sa fertilité, en accord avec le cycle ordonné de la vie des plantes et des animaux.
3ème principe
Le troisième est « ne pas désherber, ni mécaniquement, ni aux herbicides« . Les mauvaises herbes jouent leur rôle dans la construction de la fertilité du sol et dans l’équilibre de la communauté biologique. C’est un principe fondamental que les mauvaises herbes doivent être contrôlées, non éliminées.
4ème principe
Le quatrième n’est « pas de dépendance envers les produits chimiques« . M. Fukuoka fait pousser ses récoltes de céréales sans produit chimique d’aucune sorte. Sur quelques arbres du verger il a occasionnellement recours à une émulsion d’huile de machine pour contrôler la cochenille (insect scales). Il n’utilise pas de poison persistant ou à large spectre et n’a pas de ”programme” pesticide.
Les effets des cultures passées
Depuis le temps que les plantes faibles se sont développées, conséquence de pratiques contre nature telles que le labour et la fertilisation, la maladie et le déséquilibre des insectes sont devenus un grand problème en agriculture. La nature, laissée seule, est en parfait équilibre. Les insectes nuisibles et les maladies des plantes sont toujours présents, mais n’atteignent pas, dans la nature, une importance qui nécessite l’utilisation de poisons chimiques. L’approche intelligente du contrôle des maladies et des insectes est de faire pousser des récoltes vigoureuses dans un environnement sain.
Les conseils de mise en place d’un potager sur butte
Les dimensions d’une butte sont les suivantes :
environ 50 cm de haut pour 1,20 m de large.
Ces dimensions permettent d’obtenir un dôme qui ne s’effondre pas et une plate-bande dont le milieu est accessible facilement.
Les buttes sont séparées par des chemins ; comptez entre 30 et 50 cm de large pour pouvoir y circuler sans difficultés.
1 – Creusez les chemins sur 20 cm de profondeur (ce qui correspond à la couche de terre arable).
2 – Déposez, le long du chemin, la terre prélevée et affinez-la avec un croc.
3- A l’aide d’une pelle, façonnez votre butte pour lui donner la forme voulue.
4 – Mélangez la terre située en surface avec du compost mûr.
5 – Sur le haut du monticule, mélangez du compost mûr à la terre et passez le râteau pour finir de modeler les contours.
La préparation du sol :
Décompacter le sol sur toute la surface du futur potager. Les petites surfaces peuvent être travaillées avec un outil à dents type “grelinette”, les plus grandes avec un motoculteur, voire un petit tracteur.
Pour éviter l’affaissement du sol, les versants peuvent être alors consolidés avec des planches, une barrière de bambous ou autre matériau.
Attention : La clef de la réussite de la permaculture et donc de la culture sur butte est le paillage à installer avant la mise en place des végétaux.
2 Responses
Bron le 29 octobre2016
Bonjour
J’ai crée une association » LA PERMACULTURE APPLIQUEE »
J’ai des projets qui concernent le développement durable pour
une production électrique propre,un système de lombricompostage
et compostage collectif.
Je souhaite vous rencontrer